Hello à vous, assidus des calories !
Parmi les techniques employées pour favoriser la perte de poids, il y a le fameux ballon intragastrique (BIG) ! Vous connaissez ?
Voici un petit point sur cet étrange engin…
Kesako ?
Le Ballon Intragastrique (BIG) est un outil temporaire utilisé pour aider les patients à perdre du poids. Il s’agit d’un ballon en matière synthétique, gonflé d’air ou de liquide, que l’on place dans l’estomac par voie endoscopique (on ne coupe donc rien…). Son volume ira de 500 ml à 1200 ml environ.
Divers modèles existent sur le marché.
Un peu d’histoire…
Le BIG n’est pas vraiment nouveau. Il existe depuis les années 80. À l’époque, il était composé de polyuréthane, son efficacité n’était pas prouvée et sa pose entraînait trop de complications. Ceci a provoqué son retrait du marché.
Mais depuis, la technologie a évolué, les ballons résistent mieux à l’acidité gastrique et de nombreuses études ont permis de valider leur utilisation. Actuellement, les ballons intragastriques sont composés de silicone ou polyuréthane, ils peuvent être non-ajustables ou ajustables.
Actuellement, les évolutions scientifiques et technologiques tendent vers des nouveaux ballons qui sont autogonflants dans l’estomac grâce à de fins cathéters. Une piste intéressante à explorer serait de concevoir des ballons ajustables tout au long de la journée en fonction du mode de vie, de la morphologie de chacun et du rythme des repas.
Mode de fonctionnement
Il ne faut pas être Einstein pour comprendre que si un gros machin rempli de flotte prend de la place dans l’estomac, il n’y a pas grand chose d’autre qui y rentrera…
Ben oui, c’est ça le ballon intragastrique : du remplissage artificiel de l’estomac !
Répercussion directe : on mange moins, l’estomac se vide également plus lentement, et au niveau métabolique on remarque même des changements hormonaux ! En effet, les taux de ghréline (notre hormone de la faim), de leptine (hormone de satiété) et d’insuline se voient modifiés, régulant ainsi avantageusement votre appétit !
Notons qu’au plus la vidange gastrique est ralentie, au plus la perte de poids est efficace… mais cela apporte quand même un « léger » désagrément… appelons-le « vomito party » (voir plus bas) !
L’effet de diminution de la prise alimentaire est remarquable pendant environ 6 mois, ensuite cela se calme, malheureusement. Néanmoins, le ballon est maintenu en place 1 an, permettant notamment ainsi l’instauration plus durable de saines habitudes alimentaires.
Pour qui ?
Le ballon intragastrique est généralement proposé aux patients désirant perdre du poids, et dont la corpulence les situe à des BMI entre 27 (surcharge pondérale ) et 40 (obésité morbide). Il pourra également être utile chez des patients en obésité massive qui nécessitent une perte de poids préparatoire à de la chirurgie de l’obésité.
Ce n’est pas un traitement de première intention : il doit venir après échec des règles hygiéno-diététiques usuelles ! Dans les institutions sérieuses, vous devrez d’ailleurs au préalable faire un bilan complet, dont une visite chez un(e) diététicien(ne). Ce bilan permettra d’évaluer la pertinence de ce ballon, et d’entamer une préparation à sa pose.
D’ailleurs, à propos de la pertinence, sachez qu’un ballon ne sert pas à grand chose si vous avez un profil de « grignoteur ». On joue sur le volume ici, pas sur la fréquence alimentaire !
Quelle perte de poids ?
Au niveau des comorbidités, cette perte de poids s’accompagne d’une diminution de la tension artérielle, d’une amélioration des chiffres de lipides sanguins (cholestérol, triglycérides), du diabète, des apnées du sommeil…
Contre-indications
Le BIG est une technique qui ne peut pas être proposée dans les cas suivants :
- Présence de lésions gastriques : antécédents de chirurgie gastrique, hernie hiatale volumineuse, ulcères gastro-duodénaux non traités
- Risque de troubles psychiatriques, alcoolisme et toxicomanie, incapacité ou refus de suivi médical prolongé
- Histoire de troubles de l’alimentation : boulimie ou antécédents d’anorexie
- Une pathologie hépatique sévère
- Des troubles de la coagulation.
- Grossesse
- Non compliance aux recommandations hygiéno-diététiques
Ceci explique notamment la nécessité de réaliser un bilan pluridisciplinaire approfondi au préalable ! C’est pour votre bien, ne l’oubliez pas…
Effets secondaires
Comme je l’ai cité plus haut, ce ballon engendre un effet secondaire quasi constant: il fait vomir ! Après l’avoir fait placer, vous souffrirez donc grosso-modo de 2 à 10 jours de vomissements. Pas question de manger un steak frites salades à ce moment, vous l’aurez compris… Il faudra juste patienter que ça passe, et ne consommer que des liquides durant cette période.
Dans 10% des cas, un reflux gastro-oesophagien peut s’installer. Cela se soigne généralement par la prise d’inhibiteurs de la pompe à protons (comme l’omeprazole).
Parmi les autres effets secondaires possibles, citons le dégonflement spontané du ballon, l’intolérance physique et psychologique. Et oui, parfois, des personnes ne le supportent absolument, et il faut le retirer…
Vous avez peur que le ballon se dégonfle ? Et bien, rassurez-vous, dans de nombreux centres on injecte dans celui-ci un colorant bleu. Pourquoi, me direz-vous ? Et bien, s’il se dégonfle, le colorant bleu se libèrera, se mélangera à vos urines… et vos urines seront VERTES !
Urines vertes ? Contactez votre médecin sans trop tarder 😉
Enfin, parmi les effets secondaires, je pense qu’il est quand même important de signaler que, comme tout régime, il induit de la restriction cognitive, avec son lot de frustrations, de craquages en tout genre…
Comment ça se passe pour vous ?
Bilan préalable
- Séance d’information collective ( à Erasme, elle est obligatoire)
- Rencontre avec le gastro-entérologue
- Bilan diététique
- Bilan psychologique
- Prise de sang et bilan endocrinologique si besoin
D’autres examens peuvent s’y ajouter au besoin, comme par exemple un test du sommeil, afin de vérifier si vous ne souffrez pas d’apnées.
Placement
Retrait
Le retrait du ballon se fait après un an, également par voie endoscopique. Le gastro-entérologue évitera de le laisser plus longtemps, afin d’empêcher le risque de fuites ou migration.
Le suivi du ballon
Alors ici, je touche le maillon faible du ballon… Il s’agit du suivi, et notamment du suivi diététique !
Je sais que je prêche pour ma boutique, mais nombre de patients disparaissent dans la nature après avoir reçu leur ballon intragastrique ! Sans vouloir être moralisatrice, c’est pas très malin…
Pourquoi donc, me direz-vous ? Et bien, on est face ici à une solution temporaire permettant d’accélérer une perte de poids. C’est un coup de pouce, une aide « technique » pour manger moins tout un temps. Ne serait-ce pas LE MOMENT idéal pour modifier complètement son mode alimentaire ?
N’oubliez pas que le risque de reprise de poids après le retrait du ballon est énorme, surtout si vous n’avez rien changé dans votre rapport à la nourriture.
Donc, si vous envisagez la pose du ballon, de grâce, engagez-vous à vous faire accompagner par un(e) diététicien(ne) qualifié(e) ! Promettez-vous également de pratiquer de l’exercice physique régulier, et à vous faire accompagner par un psychologue si besoin !
Le cas échéant, personnellement, je vois cela comme une perte d’argent (plus de 1000 euros quand même, non remboursable par la mutuelle), avec un risque énorme d’effet rebond (le fameux « yoyo »).
La réalimentation immédiate
Comme je vous l’ai expliqué plus haut, la pose d’un ballon intragastrique est généralement suivie d’une bonne vomito-party !
Durant celle-ci, je vous déconseille fortement de consommer quoi que ce soit de solide…
Les deux premiers jours, c’est même pas étonnant qu’il n’y ait que de petites gorgées d’eau qui passent. No stress ! Ça rentre très vite dans l’ordre !
Ensuite, tant que vous vous sentez nauséeux, privilégiez les liquides, en respectant les consignes suivantes :
- Max 100 ml de liquide à la fois (1/2 verre)
- Pas de boissons gazeuses !
- Idées de boissons : lait, lait chocolaté, jus de fruits dilués, de légumes, smoothies, Potages mixés, café, thé, tisanes
- Faites attention aux produits trop gras (crème fraîche, milkshake): le gras « flotte » sur tout le reste… il se digère donc moins bien !
Pendant cette période, l’ajout d’un supplément nutritionnel oral sera souvent conseillé. On les trouve en pharmacie (ex. Fortimel, Clinutren, Delical…).
A cela, ajoutez une complément multivitaminé quotidien, car un apport micronutritionnel optimal est impossible le cas échéant.
Et quand on ne vomit plus ?
Par la suite, les professionnels dont je fais partie vous conseilleront de ne pas rester trop longtemps en phase liquide. Dès que vous ne vomissez plus, misez sur des aliments solides !
Pourquoi ? Et bien, les liquides n’apportent pas suffisamment de satiété. Il est donc beaucoup plus difficile de respecter ses sensations alimentaires si votre alimentation est en « texture modifiée ».
Les repas suivront les indications suivantes :
- Prévoir 5-6 petits repas par jour : max 100-150g/repas
- Laisser 2 heures entre les repas afin que votre estomac se vide
- Intégrez des aliments protéinés dans 5 repas sur 6
- Texture : Moulu d’abord, puis tendre puis normal
- Attention aux viandes dures et fibreuses
- Mastiquer longuement
- Ne pas forcer !
- Ne pas boire en mangeant
- Pas de boissons gazeuses pendant un mois
Et puis ?
Pour la suite, c’est en allant régulièrement en consultation diététique que l’on pourra au mieux adapter votre alimentation à vos besoins, votre mode de vie, votre tolérance.
A Erasme, on propose une visite diététique à 15 jours (après l’arrêt des vomissements), 3 mois, 6 mois, 9 mois. Mais libre à vous de demander un accompagnement plus soutenu !
Conclusion
Le ballon intragastrique est une aide à la perte de poids. Elle n’est pas suffisante à elle seule, et nécessite une modification profonde et durable des habitudes de vie.
Il est donc important de ne pas se lancer à l’aveugle, de savoir dans quoi on s’engage et de s’y tenir.
N’hésitez surtout pas à me contacter pour des renseignements complémentaires.